Les 1er et 2 décembre s’est tenu à Bagnères-de-Luchon (31) un colloque international sur les refuges pyrénéens. Organisé par la FFCAM (Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne) dans sa composante Occitanie avec le soutien de la ville de Luchon, financé par l’Europe et l’État (FNADT), il a réuni près de 250 personnes de tous horizons (gardiens de refuge, bien sûr mais aussi responsables de clubs de montagne, présidents de fédérations françaises, espagnoles et andorranes, accompagnateurs en montagne, guides, institutionnels, élus, agents du tourisme …). De l’avis des organisateurs, c’était la première fois qu’on assistait à une telle représentativité dans un colloque de ce genre.
Preuve que le sujet est d’importance et mobilise les acteurs de la montagne.
Voici quelques éléments retenus de cette manifestation en ce qui concerne les défis que doivent relever les refuges, sachant que le colloque devrait déboucher sur un plan de Développement présenté dans les années à venir.
CARACTÉRISATION DES REFUGES
75 refuges sont dénombrés sur le massif qui correspondent à la notion juridique française de refuge (caractère isolé) avec des propriétaires et gestionnaires de status divers et variés et de trois nationalités différentes ce qui ne simplifie pas les choses pour le recueil et l’harmonisation des données. Celles qui ont été présentées ne sont pas reprises ici car relativement parcellaires. Elles demanderaient un travail d’homogénéisation et de consolidation à l’échelle du massif (voir la conclusion sur la mise en place d’un observatoire). Nous nous attacherons plutôt à caractériser les refuges sur le plan qualitatif.
Le refuge est un lieu consensuel, la plupart du temps, accepté de tous. Il bénéficie du soutien des politiques publiques, notamment du POCTEFA (programme opérationnel de coopération territoriale Espagne – France – Andorre) dans son volet transfrontalier.
S’ils sont consensuels, les refuges ne sont pas pour autant uniformes. Chaque structure est différente et chaque gardien est particulier et très attaché à sa singularité.
Le refuge n’est pas qu’un hébergement, c’est une porte d’entrée vers la connaissance de l’environnement mais aussi un lieu sécurisé dans un univers de haute montagne qui peut s’avérer hostile.
Le refuge est également un lieu et convivial où se rencontrent des gens provenant d’univers différents (des étudiants, des sportifs, des retraités …) mais qui partagent des valeurs identiques (goût esthétique, de l’effort, découverte flore, faune, recherche de calme…) En ce sens, c’est un vecteur de citoyenneté.
C’est aussi un lieu relativement onéreux. Ce sont surtout les CSP+ qui le fréquentent (incidence des coûts et des niveaux d’étude). En conséquence, si l’on veut plus de mixité sociale, il faut démocratiser l’accès aux refuges : prévoir des tarifs pour les familles, pour les étudiants. Étudier la complémentarité avec l’hébergement en bas de vallée (éviter de faire payer deux fois des nuitées). Harmoniser les tarifs.
Il faut augmenter sa fréquentation, soumise à forte saisonnalité, dans les périodes de moindre affluence (début et fin de saison) sans créer pour autant une saturation.
L’ouverture toute l’année que pratiquent les espagnols, si elle pourrait être souhaitable n’est pas réalisable pour tous les refuges (conditions d’accès parfois dangereuses l’hiver, éléments de confort manquants (chauffage, lieux pour le matériel …), disponibilité des gardiens …). De plus, cela supposerait l’emploi d’équipes tournantes comme le font nos amis espagnols.
La clientèle de randonneurs qui fréquente les refuges est vieillissante et donc moins apte sur le plan physique à affronter les pentes. On rencontre donc un problème de renouvellement de ce type de clientèle. Elle est remplacée par un public plus jeune et plus sportif au caractère, peut-être, moins contemplatif et plus individualiste.
AMÉLIORER LES ÉQUIPEMENT DES REFUGES
Chaque refuge est particulier, son équipement dépend de sa situation (altitude, exposition …), de sa clientèle potentielle, des activités qui y sont ou pourraient être exercées … Il est important de bien aménager les espaces de vie des gardiens qui pourront ainsi délivrer une meilleure qualité de services. Il convient également d’améliorer le confort que les utilisateurs pourront y trouver (30 % des refuges n’ont pas de douches, le pb de la promiscuité dans le dortoir est souvent un élément rédhibitoire) sans pour autant banaliser le produit. Lorsqu’il repart du refuge, le randonneur doit être reposé, restauré, réchauffé, informé.
Tout projet d’aménagement doit intégrer le plus en amont possible les parties prenantes (architecte, gardiens, propriétaires,usagers, pouvoirs publics, partenaires financiers …)
Il est également souhaitable d’intégrer les progrès technologiques notamment dans les supports permettant la préparation du voyage (site internet, résa en ligne, paiement par carte bancaire), pour les tâches techniques mais également pour la vie dans le refuge et l’animation (géocaching).
Lors d’une construction ou d’un réaménagement d’un refuge, il faut prévoir également des équipements et des espaces permettant l’exercice d’animations.
LA MISE EN RÉSEAUX ET LA VALORISATION DU TERRITOIRE
Le refuge est un lieu isolé mais relié au territoire. Il doit être intégré dans la politique de Massif.
La mise en réseau peut être provoquée par la demande, par exemple à travers l’itinérance : Il s’agit d’organiser des circuits qui relient les refuges (voir notamment EntrePyr, Carros de Foc, Royaune de l’Aneto et Tour du Néouvielle – en projets). Ceux-ci doivent être valorisés et rendus visibles sur Internet car une grande partie de la logistique s’y déploiera. Peut être faut-il les mettre également en relation avec les itinéraires régionaux et imaginer leurs complémentarités respectives. Le côté transfrontalier doit être encouragé car créateur de richesse d’échange et de socialisation.
Il faut faire en sorte que le refuge soit un élément de la destination Pyrénées et que sa prestation figure dans les programmes des opérateurs (OT, hébergeurs …) lors de la « mise en tourisme ».
Il convient de mettre en réseau les refuges eux-mêmes, permettre que les gardiens se rencontrent y compris en dehors des syndicats professionnels. Le refuge peut être également une vitrine du territoire où sont présentés les produits locaux (soit en vente, soit intégrés dans les préparations culinaires avec explication du gardien).On pourrait également imaginer des circuits d’approvisionnements associant refuges, hébergeurs de la vallée et producteurs locaux.
LES ANIMATIONS
Le métier de gardien est un métier hors du commun dont le contenu évolue très rapidement. Il doit donc s’adapter aux nouvelles pratiques. A cet effet, il doit organiser l’espace autour des refuges : itinéraires à indiquer vers les sommets (le refuge n’est pas toujours une fin en soi), revaloriser la place de la haute montagne, indiquer les différents points d’intérêts et proposer des zones de trail autour des refuges ….
Les gens qui viennent en refuge sont à la recherche d’émerveillement, ils veulent vivre une expérience en famille. Le lieu, en pleine nature et isolé, s’y prête admirablement.
Toute une pédagogie autour de l’environnement peut être organisée notamment en faisant du refuge un poste avancé d’observation du changement climatique (la montagne y est plus sensible que d’autres territoires).
Le refuge doit être l’endroit où l’on puisse ouvrir ses sens, c’est l’antithèse de la ville.
Soumis à de rudes conditions, il peut constituer un laboratoire sur des pratiques de développement durable sur lesquelles communiquer (énergies renouvelables, isolation, matériaux naturels, économie de la ressource en eau, assainissement, économie d’énergie, traitement des déchets, approvisionnement …).
L’ACCUEIL
Avant même d’être accueilli sur site, le « prospect » doit savoir à quoi s’attendre AVANT de monter. Il en acceptera d’autant mieux un confort parfois rudimentaire, lié aux contraintes du site. La promesse doit être cohérente avec le positionnement. L’offre doit donc être claire et visible sur les différents supports de communication et délivrée correctement par les agents touristiques.
Le refuge est une zone d’accueil pour des populations bien différentes : les sportifs : escalade, trail …, les randonneurs en groupe ou individuels, les familles …des publics différents avec des demandes différentes y compris sur le plan alimentaire. Le gardien, hyper sollicité, doit savoir s’y adapter sans pour autant céder au diktat de la demande.
Le refuge pourrait être également un lieu d’accueil pour les populations en difficulté s’il y avait une réelle volonté politique pour ce faire.
Le gardien doit être accueillant, à l’écoute alors que sa disponibilité est limitée en période de forte affluence.
Il conviendrait de sortir de la logique « un refuge, un gardien » pour déléguer des animations à des prestataires externes (AMM, guides, … ) qui pourraient venir avec leurs clients (package avec hébergement en bas et en haut de vallée). Animations également à prévoir, si possible, avec des acteurs du milieu naturel (ONF, Parc, berger, ONCFS, associations de nature, des conteurs, des grimpeurs, des artistes, photographes …).
Le refuge est, en effet, le lieu où se cristallisent les histoires et expériences de la montagne.
Le gardien de refuge est également gardien de l’environnement pour repérer les mauvaises pratiques pour les corriger par la pédagogie, canaliser les publics …
LA CUISINE INTERNE
Il faut clarifier les rapports entre propriétaires et gardiens et faire en sorte qu’ils soient basés sur la confiance et non sur la suspicion ou la méfiance.
Des objectifs communs doivent être élaborés entre les contractants de façon à ce qu’ils travaillent mieux ensemble. Même si des contrats régissent les rapports entre propriétaires et gardiens, ces derniers doivent bénéficier d’autonomie dans leur action et pour promouvoir leur prestation.
Les propriétaires doivent accepter que le refuge puisse ne pas être rentable comme c’est le cas de bien d’autres activités d’ailleurs. Sachant qu’une dépense occasionnée en refuge contribue à faire fonctionner l’économie circulaire d’une vallée. Les décideurs doivent avoir une vision à long terme de son utilité et de ses fonctions.
Même si elle est déjà en place et a permis de renforcer les compétences des gardiens, la formation doit être encouragée et doit intégrer de nouveaux modules en lien avec l’évolution de l’activité.
Créer un observatoire des refuges pour obtenir des données standardisées et exhaustives de leur activité en toute transparence serait une bonne chose.
Philippe Villette 06/12/2016
Vous pouvez écouter les sons enregistrés par RADIO TER lors de ce colloque, en cliquant sur l’image ci-dessous
Voir aussi cet entretien de France 3 Midi-Pyrénées : « Quels enjeux pour les refuges des Pyrénées ?«
En ces temps caniculaires, rien de plus rafraichissant que de rejoindre la Mora dont l’esprit hante l’ibon de Plan, en Aragon. De sa splendide baignoire vous pourrez admirer le Cotiella bien massif, plonger dans l’antre de la belle ou bien tout simplement comater à l’ombre d’un pin doucement bercé par le souffle des montagnes. Peut-être rencontrerez-vous dans votre sieste rêveuse, la Maure qui se languit …
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Contrairement à ce que la photo laisse supposer, la montée de Tella au portillo (col) éponyme permet de voir, à cette époque, une multitude de fleurs. On n’y était un peu trop tôt pour contempler les « erizónes » et les lis et iris en fleurs mais nous avons pu en admirer bien d’autres : saxifrages, hélianthèmes, saponaires, myosotis, erinus, asters, anémones, silène …
Cliquez sur l’image pour vous promener dans « le jardin de lumière »
Bien moins connu que ses voisins Estaubé, Troumouse ou Gavarnie, cet amphithéâtre n’en est pas moins magnifique.
Le vent impétueux caressant la cime des pins et le bruit de l’eau omniprésent composent une symphonie en accord avec le cadre grandiose.
La période est idéale pour découvrir nombre de fleurs …
Au fond du cirque, en remontant vers le Nord, l’accès vers le port de Barrosa est encore parsemé de névés et donc déconseillé, compte-tenu des déclivités importantes.
Pour tout savoir sur le cirque de Barrosa : http://
Merci à Simone Fréchou pour l’identification de certaines des fleurs
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En sobrarbe, un site moins fréquenté que celui de Pineta ou d’Añisclo et qui, pourtant, dispose de superbes attraits est la vallée de Gistain (Chistau en Aragonais). Empruntant, à partir de Salinas, une route assez spectaculaire surplombant les gorges impressionnantes de la Cinqueta, l’itinéraire vous conduit vers des villages égrenés sur les flancs de la montagne qui ont pour nom Saravillo, Plan, San Juan de Plan, Gistain …
Ensuite, une piste en bon état conduit au merveilleux site de granges de Viados au pied du massif des Posets, encore couvert de neige. Les bâtiments, à l’architecture traditionnelle et aux toits couverts de lauzes sont, au sortir de l’hiver, dans un état impeccable. Le bâti rappelle l’architecture de nos granges foraines.
A noter que la vallée est également accessible à pied, en été depuis le port de la Pez (vallée du Louron) ou le port de Plan et d’Ourdissetou qui communiquent avec le Rioumajou.
Un lieu « encantado » (enchanteur), vraiment …
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A moins d’une heure, en voiture, de la frontière française, ce we, promenade en Sierra de Guara depuis Sarsa de Surta jusqu’au Tozal Blanco en passant par la Peña Surta surplombant le cañon de Balces. Puis Peña Montañesa, Samitier, défilé d’Entremon, Ligüerre de Cinca … rien que des beautés …
Etonnant contraste entre la chaine encore blanchie et les flancs de la Sierra encore chauds …
Merci à Paquito de nous avoir fait découvrir ces lieux enchanteurs, à Marie-Josée et Cristina pour l’organisation et son labeur et aux participants pour leur bonne humeur 🙂
Pour vous balader dans la Sierra, cliquez sur l’image
L’Ibon de Plan également appelé « Basa la Mora » (le lieu de la Maure) est un lac de la vallée de Chistau situé à 1913m d’altitude dans le massif du Cotiella (Sobrarbe). On peut y accéder en empruntant une piste de 14 km en assez bon état au départ de Sarravillo (redevance de 3 euros par véhicule pour contribuer à l’entretien de cette dernière). On peut accéder aussi à l’Ibon en empruntant le GR 15 ou le chemin qui part de Plan et qui remonte le Barranco del Ibon jusqu’au Collado du même nom (D+ 900). Arrivé au refuge de Lavasar, vous laissez, s’il y a lieu, la voiture et atteignez le lac en à peine une demi-heure.
Le cadre magnifique, dont certains disent qu’il fait penser aux Rocheuses, vous enchantera. Le GR 15 vous mènera jusqu’au Colladeta de l’Ibon pour basculer ensuite vers Barbaruens.
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Au fond de la vallée de Pineta, en Sobrarbe, à proximité de Bielsa, une balade vous permet de remonter de superbes cascades et d’accéder au vaste plateau de La Larri. Si vous souhaitez éviter les nombreuses marches que l’on trouve sur le parcours, sachez qu’une piste y conduit également.
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Montée vers le port de Plan à partir de l’hospice du Rioumajou le 7 juin 2014 pour aller à la rencontre des membres de l’association La Bolsa de Bielsa qui étaient partis de la vallée de Chistau
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Comme chaque année, c’est sur le rio Cinca entre le pont de Laspuña et Ainsa, la capitale économique de la comarca du Sobrarbe (Aragon) que s’est déroulée la traditionnelle descente des « Nabateros del Sobrarbe ». Autrefois, ce moyen de transport servait à véhiculer les grumes de bois jusqu’à l’Ebre et la Méditerranée. L’activité économique a disparu dans les années 50 mais une association entretient la mémoire de cette activité.
Le 18 mai 2014, après un copieux almuerzo (casse-croute) et animation musicale par le groupe Ixera, les nombreux spectateurs ont pu assister au départ des 3 radeaux et de leurs équipages depuis le pont de Laspuña. Seules deux embarcations ont atteint Ainsa, distante d’environ 11 km.
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Une descente qui a bien failli échouer …
Belle balade au dessus de San Vicente, petit village du Sobrarbe au nord d’Ainsa. Le coin, peu fréquenté, offre un panorama très étendu qui va du Taillon au Cotiella. Le bâti ancien est également très beau avec ces quelques toits de lauzes encore conservés et ces magnifiques terrasses bordées d’oliviers. Dépaysant …
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Alors que le ciel était couvert en Aure, un grand bleu régnait sur le Sobrarbe. L’occasion de refaire une balade bien classique mais toujours aussi belle : le cañon d’Añisclo (très fréquenté en ces fêtes pascales) et le retour par Vio et Buerba.
Bestué est un charmant village du Haut-Aragon dont le bâti traditionnel est encore préservé. Vous y trouverez, ainsi qu’au village voisin de Puertolas, encore quelques toits en lauzes de calcaire ainsi que de superbes cheminées aragonaises. Vous pourrez remarquer également les nombreuses terrasses qui environnent le village. Aujourd’hui abandonnées, elles témoignent du combat qu’ont du mener les habitants pour cultiver quelques lopins de terres sur des pentes sévères.
Le site offre un belvédère unique sur la Peña Montañesa, la vallée du Rio Cinca et l’Embalse de Mediano. En empruntant le GR15 puis la piste qui mène à Plana Canal vous allez à la rencontre des sommets du plus grand massif calcaire d’Europe. Se dévoileront devant vous des pics très féminins : « Las Tres Sorores » (Les Trois Soeurs en Aragonais) dont fait partie le Monte Perdido ainsi que « Las Tres Marias ».
Sur votre parcours, vous serez encadré à gauche par le massif des Sestrales et sur votre droite par les contreforts du Castillo Mayor.
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Le 3 décembre 2011, les APNP (Amis du Parc National des Pyrénées) ont effectué une sortie culturelle vers le monastère de San Victorian, au pied de la Peña Montañesa (Sobrarbe).
Voici quelques clichés pris par un de ses membres, Simone Fréchou.
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Photos Simone Fréchou – 2011
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